Nous avons vu lors d’un précédent article d’où venait la timidité. Il faut savoir que la timidité n’est pas une fatalité et qu’on en vient à bout avec un peu de bonne volonté. Il convient seulement de ne pas se résigner, même si l’on a souvent tendance à penser qu’elle est insurmontable. Voici quelques conseils et techniques pour vous aider à en finir avec ce mal socialement handicapant.
Soyez patients…
Tout d’abord, bien que l’on puisse effectivement surmonter sa timidité, vous vous doutez sûrement qu’à moins d’être un individu aux ressources exceptionnelles, on ne passe pas du statut de timide à celui d’individu super social en une journée ! Il faut plusieurs jours, plusieurs mois et voir plusieurs années avant d’arriver à ce changement. Toutefois, les premiers résultats sont faciles à obtenir et ce, du moment que l’on se fixe des objectifs à sa portée. Si l’on ne procède pas par étape, ne voyant pas nos efforts récompensés, on encourt le risque de se décourager rapidement. Prenez donc le temps de définir les buts que vous souhaitez atteindre et de découper ceux-ci de façon à ce que l’étape à venir soit aisément réalisable.
1) Rendre votre situation insupportable :
Un premier conseil facile à mettre en place consiste à rendre les situations où l’on reste dans son mutisme plus insupportables que celles où l’on se sent, peut-être mal à l’aise, mais où l’on prend des initiatives. Valorisez l’action peu importe le résultat et dépréciez l’inaction. Si besoin, parler de ses résolutions à un ami peut permettre de s’engager « officiellement » sur ses objectifs. Vous pouvez même aller jusqu’à parier avec lui une certaine somme sur par exemple votre capacité à engager la conversation avec cinq inconnus au cours d’une soirée ; assurément la perspective de perdre 50 euros devrait vous motiver à vous lancer. Ceci fonctionne sur une loi de notre cerveau qui est, lui, beaucoup plus motivé pour éviter la douleur que pour rechercher le plaisir. Être timide doit devenir un état plus insupportable et non un moyen de rester en sécurité.
2) Changer son état d’esprit :
Les techniques qui suivent visent à se donner plus d’allant, à se mettre dans l’état d’esprit qui convient pour aller vers les autres, à se libérer au plan physique pour se libérer au plan psychique. En effet, on a souvent tendance lorsque l’on est timide à se refermer sur soi et à sombrer dans la passivité. Ces techniques ont pour but de se dynamiser. Tout d’abord, il va s’agir d’adopter l’attitude de quelqu’un qui est à l’aise et qui ressent une grande confiance en soi. Faites semblant, votre cerveau ne fera pas la différence. Eventuellement, réaliser de grands mouvements amples, sautiller sur place, imiter un sportif qui s’échauffe peut permettre de sortir de sa torpeur, de se placer dans l’optique d’agir. Trop souvent, les timides se retrouvent à peser le pour et le contre de la nécessité de se lancer, d’engager une conversation, et envisagent bien souvent le pire de ce qui pourrait arriver. Il faut se décentrer de ses sensations, faire taire la voix dans sa tête, se détacher de l’intérieur pour se concentrer sur l’extérieur. Se centrer sur l’autre plutôt que sur soi-même. Apprendre à être plus spontané et à ne pas trop réfléchir.
Les séducteurs utilisent, dans cette idée, la règle des 3 secondes. Lorsque l’on réfléchit plus de 3 secondes avant d’interpeller un inconnu autant passer à autre chose, il y a de fortes chances pour que l’on tergiverse plus que l’on ne passe à l’action.
D’autres techniques empruntées à la psychologie pourront vous être utiles pour vous mettre dans le bon état d’esprit. On appelle ces techniques, des techniques d’ancrage ou d’interruption de « patterns » (le fait de tergiverser notamment). L’ancrage consiste à se trouver par exemple un rituel, comme un signal, qui dit à notre corps et à notre cerveau qu’il est temps d’agir. Cela peut-être une phrase, une image, un geste, une musique que l’on va écouter, une chanson que l’on va chanter, etc. Par exemple, avant d’engager la conversation ou d’aborder quelqu’un du sexe opposé, on peut se lancer à soi-même : « on ne vit qu’une fois ! » Ou tout simplement des affirmations sur soi-même : « je suis confiant ! » Cela met dans l’état d’esprit approprié.
3) Se relaxer et utiliser des techniques de visualisations :
Pour certains au contraire il faudra se rasséréner. Les situations sociales peuvent parfois s’avérer être de grandes sources de stress. Dans ces cas là, je vous conseille d’utiliser des techniques de relaxation afin de retrouver vos moyens. (Nous verrons comment se relaxer dans un prochain article.)
Pour tous, se relaxer est une bonne façon de potentialiser les effets de la visualisation. Cette technique permet de se confronter en pensée aux situations qui nous posent problème. Prendre une demi-heure pour se visualiser dans ces situations et se détendre. Laissez la peur vous envahir alors que vous vous imaginez, par exemple, engager la conversation avec un inconnu. Pendant ce temps, relaxez-vous de manière à endiguer votre réaction de stress. Si vous le souhaitez, vous pouvez même envisager la pire des situations ainsi que ses conséquences, cela vous permettra de relativiser, de voir que le risque n’est finalement pas si énorme et que vous pouvez facilement le supporter, et vous serez très certainement plus sereins lorsque cette situation se présentera de nouveau à vous. Lorsque l’on parvient à se relaxer dans ces conditions, il est bien de chercher à ressentir des émotions positives (fierté, confiance, etc.) alors que l’on accomplit les objectifs que l’on s’est fixés. Plus longtemps cette séance durera plus on aura de chance de venir à bout de la réaction de stress. Effectivement, au bout d’un moment, celle-ci finit par s’épuiser et nous libère de toutes nos angoisses. Cette technique, lorsqu’elle est bien utilisée, s’avère très puissante et amène rapidement de bons résultats.
Ensuite, on peut aller jusqu’à jouer les situations où l’on se sent timide. Tel un acteur, jouez la façon dont vous engageriez la conversation avec un inconnu par exemple. A force de répéter, viendra presque spontanément un moment où vous engagerez réellement la conversation avec un inconnu. Justement, pour finir, pratiquez cet exercice en situation réelle, sans passer à l’acte, cherchez à vous sentir à l’aise au milieu de vos semblables et visualisez-vous à ce moment là passant à l’action.
Après ça, se lancer semble nettement plus facile.
4) Changer sa façon de penser :
Si vous cherchez à vous défaire de votre timidité, cela devrait déjà être le cas. Comme souligné au début de cet article, la timidité n’est pas une fatalité. D’autre part, il s’agit de repousser les limites de ce que l’on pense possible et de ce que l’on se croit capable de faire. En effet, nous développons ce que l’on appelle des pensées limitantes, qui se manifestent sous forme de pensées automatiques, ou de manière plus insidieuse dans notre façon de nous exprimer, dans le choix de nos mots et dans notre attitude en général. Il faut maintenant prendre conscience de ce phénomène et avec l’aide de sa conscience, le contrecarrer. Tout d’abord, prêtez attention aux mots que vous employez. Essayez tant que possible de reformuler les choses de manière positive. Par exemple, « je suis timide » peut devenir « je suis un peu introverti. » Méfiez-vous également des mots qui traduisent une incertitude ou une inquiétude : « je ne sais pas, » « peut-être, » « sûrement, » « apriori, » etc. Ces mots ont une fâcheuse tendance à se glisser dans toutes nos phrases. De même, attardez-vous sur les pensées qui vous viennent à l’esprit lorsque vous vous retrouvez en situation stressante. Parmi celles-ci, on trouve souvent des choses telles que : « je suis nul, » « personne ne s’intéresse à moi, » « je n’y arriverai jamais, » etc. Ces pensées traduisent nos peurs. En prendre conscience est l’étape indispensable pour parvenir à s’en défaire et, puisqu’elles renforcent la timidité, à se débarrasser au final de cette dernière. Construisez-vous une pensée à l’opposée de votre pensée automatique, revalorisez-vous : « je suis confiant, » « je peux le faire, » etc.
Enfin, il importe de changer sa vision des autres. Commencez par vous revaloriser vis-à-vis d’eux. Ne les mettez pas sur un piédestal. Ils ne sont pas supérieurs à vous, ni plus sociables ni plus intelligents et connaissent les mêmes doutes que vous. L’idéal serait même de vous sentir très légèrement supérieur à eux. Bref, affirmez-vous ! Osez-vous imposer. Considérez que les autres apprécient que vous leur adressiez la parole, que vous dites des choses intéressantes et que les gens aiment votre compagnie. Dans ce but, une astuce très utile consiste à envisager les autres comme des amis. Comportez-vous comme si vous passiez du temps avec un ou des amis de longue date. Voyez la timidité comme un clown duquel l’on peut se moquer : dédramatisez ! Prenez les choses avec humour. Évitez de vous mettre trop de pression. Faites-vous plaisir, abordez les choses le plus simplement du monde. Ou encore, dites-vous que l’important c’est d’agir, peu importe le résultat. D’ailleurs la réaction d’autrui dépend très peu de vous, mais bien des personnes à qui vous avez à faire et dans l’ensemble, malgré ce qu’on peut en dire, les gens ne sont pas si méchants. Vous verrez que leur réaction ne sera jamais aussi terrible que vous l’imaginiez, ce qui vous apprendra par ailleurs à accepter d’être imparfait : assumez vos défauts !
Avec tous ces conseils, vous constaterez sûrement et très rapidement, qu’une fois le premier pas fait et l’angoisse désamorcée, les relations sociales sont d’une simplicité déconcertante.
NB : Voici le guide d'un collègue blogger qui pourra peut-être vous être utile : ici !