Des siècles durant des philosophes ont abordé la question du bonheur sans vraiment parvenir à une définition universelle. Toutefois, leurs réflexions nous amènent à envisager le bonheur, au-delà d’une émotion, comme un état de l’être, un mode de vie, une façon de penser et peut-être même une philosophie toute entière. Un état, de bonheur donc, qui se caractérise par une stabilité, une immuabilité. Plus précisément, les éléments et les événements extérieurs ne possèdent aucune influence, ne disposent d’aucune prise sur cette béatitude. Autrement dit, les couleurs des épisodes qui nous arrivent ne se mélangent pas à l’arc-en-ciel de notre bonheur, ce dernier étant intouchable. Pour faire simple, notre bonheur ne dépend que de sa qualité intrinsèque, il ne dépend que de lui-même, c’est pourquoi il s’avère si constant.
De tout ceci il faut retenir que pour trouver le bonheur, il suffit de le décider. Il s’agit de prendre du recul vis-à-vis des caractéristiques extérieures de notre existence pour ne plus subir leur influence. Rien ne peut effectivement m’empêcher d’apprécier simplement le fait de vivre, d’être au monde, d’exister, d’être heureux de vivre. Lorsque l’on réchappe à un accident, on décide souvent soudainement de profiter plus amplement de la vie. Ce genre d’événement nous fait relativiser et nous découvrons brusquement la joie, le bonheur de respirer, de regarder le temps qui passe, d’avoir conscience de notre propre essence, d’avoir finalement conscience de notre propre conscience.
Voilà donc le mouvement qu’il faut suivre pour trouver le bonheur. Il faut faire le choix d’être heureux plutôt que de subir les tribulations de l’existence. Puisque nous sommes Là, autant choisir d’être heureux. Adopter une certaine forme de fatalité pour pouvoir se dire que les choses étant telles quelles sont, autant les vivre de manière positive. Autant être heureux. « Souffrir est une faiblesse lorsqu’on peut s’en empêcher et faire quelque chose de mieux » nous dit Lautréamont. Ainsi, défaisons les liens qui nous unissent aux aléas du monde extérieur sur lesquels nous ne disposons d’aucune prise. Recentrons-nous sur notre vie intérieure et décidons d’être heureux.
Par conséquent, le bonheur se révèle un état idéaliste mais vers lequel on peut néanmoins tendre. Loin de vous encourager à adopter une vie monacale, la recherche du bonheur doit se faire parallèlement à la réalisation de vos objectifs. Elle doit vous permettre de relativiser, de prendre du recul vis-à-vis des buts que vous vous êtes fixés et de cette façon vous permettre de les poursuivre avec plus de sérénité. Ce qui assurément, en vous autant l’envie de vous précipiter et la pression qu’engendre toute volonté d’accomplir et ou de réussir quelque chose, vous facilitera grandement la tâche.
Abordons maintenant le bonheur de manière plus prosaïque, voici quelques conseils pour aborder la vie de manière plus sereine.
- ne pas attacher trop d’importance aux circonstances extérieures : décider d’être heureux en toutes circonstances, le bonheur doit être indépendant du reste, apprenez à relativiser !
- Penser à se faire plaisir : trouver et s’accorder de petites satisfactions, des petits plaisirs ! Penser d’abord à soi, prendre soin de soi et de son corps (faites du sport pour vous sentir bien dans votre peau)
- tourner les choses en dérision : apprenez à rire de tout ! Avoir de l’humour permet de dédramatiser, de prendre du recul. De plus sourire et rire plus souvent permet d’aborder la vie de manière plus confiante.
- Laisser parler ses émotions : les émotions négatives ont un rôle aussi important que les émotions positives. Il ne s’agit pas de refouler ses émotions négatives, mais au contraire d’apprendre à les accepter pour finalement mieux les laisser disparaître… N’oubliez toutefois pas de profiter également de vos émotions positives !
- Rester zen : gardez votre calme en toute circonstance ! Toutefois, lorsque vous le pouvez, ne manquez pas de vous mettre à l’abri des situations stressantes et des personnes négatives.
- Améliorer vos relations sociales : communiquer le plus possible ! Avoir confiance en soi et faire confiance aux autres pour avoir avec eux des relations enrichissantes. De plus, le bonheur est contagieux, plus vous en aurez, plus vous pourrez en partager et entrer ainsi dans un cercle vertueux.
- Ne soyez pas trop exigeant : envers vous-même et envers les autres, montrez-vous tolérants, indulgents : il s’agit d’accorder moins d’importance aux éléments extérieurs, recentrez-vous sur l’essentiel !
- Par ailleurs, acceptez-vous et acceptez les autres de manière inconditionnelle ! On est comme on est ! (Soyez fatalistes !)
- Ne pas se restreindre : ne manquez jamais une occasion de faire quelque chose, oubliez-les éléments extérieurs et intérieurs qui vous entravent, si vous en avez envie, faites-le ! Et ce afin de ne pas avoir de regrets, vous devez pouvoir vous dire, peu importe le résultat, que vous avez tout tenté !
- Ne ruminez pas : apprenez à oublier, à pardonner. D’autre part, cherchez des solutions, cherchez même dans l’adversité des choses positives. Enfin, agissez ! On a pas le temps de se dire qu’on est malheureux quand on est dans l’action.
- Soyez optimiste !
Ces quelques conseils se rapprochent de ceux donnés pour améliorer l’estime de soi. Cela démontre le lien fort entre bonheur et estime de soi. En effet, le bonheur dépend beaucoup de l’amour que l’on se porte et de l’acceptation de soi. Apprendre à bien se connaître et développer sur soi un regard tolérant permet d’augmenter son bonheur. Malgré tout, il appartient à chacun de définir de quelle façon il souhaite le ressentir.
